"SIBÉLIUS"

Publié le par La Source

             

 

 Banale histoire que celle de Sibélius : un canari à livrée jaune et verte qui chantait prodigieusement,  fusant des successions de trilles frénétiques, puis filant des notes tendues, d'un cristal qui soudain se cassait, ou plutôt trébuchait et roulait, en descendant vers le grave, jusqu'au silence, comme un lièvre qui boule, fauché dans sa fuite par le feu du chasseur.

 

Il vécut longtemps avec nous, illuminant la maison, vieillit, perdit son chant, le retrouva un moment à cause d'une femelle que lui avions offerte. Puis mourut.

 

Au jardin, derrière le tronc du grand flamboyant qui se trouvait à droite de la porte d'entrée - c'était en un pays exotique -, nous lui creusâmes une tombe secrète, lui faisant un sarcophage étanche d'un ancien tube pharmaceutique en aluminium. Une petite pancarte, avec son nom, et la date.

 

Encore une mort - qu'on jugera insignifiante - dont je ne me suis jamais remis. 

 

Publié dans poésie

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