LES CYGNES

Publié le par La Source

Promeneur des bords de lacs, sur ces quais bleuis de brume au bord desquels vient clapoter le friselis de l'eau, il faut t'asseoir un moment sur ce banc de fer, pour écouter l'oraison des fumées du matin, caressant les pentes roses de la ville de ses nonchalantes écharpes.

 

Ecouter, à la cime des hauts platanes dont les frondaisons se donnent la main, voûte mouvante et verte, au dessus de ta tête, écouter le concert des moineaux, croisant, entrecroisant leurs pépiements comme les brins de paille et de laine des nids.

 

Ecouter le floc! - et floc! - et floc! régulier des rames du pêcheur lorsque, grinçant aux taquets de la barque verte et rouge - on lit AMARYLLIS en lettres malhabiles -, elles plongent et parsèment le reflet de cibles déformantes.  

 

Le coin-coin-coin-coin des canards dérangés dans leur repos, sous l'appentis attenant au garage à bateaux, par l'aboiement d'un chien, qui résonne et s'éteint au milieu des filets appendus, des nasses, des outils, de tout un bric-à-brac invraisemblable.

 

Et surtout: écouter la voix claire de ce petit garçon, la main dans la main de maman, tandis qu'elle jette du pain aux cygnes magiques, lesquels, avec leur col en forme de question et leur bec jaune ourlé de noir, arrivent en glissant, aussi sereins qu'immaculés:

 

- Oh maman! Qu'ils sont beaux, les canards majuscules!

 

Publié dans poésie

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