Deux amants

Publié le par La Source



                                              Deux amants

Un dense grain noir de café, pour l'odeur. Pour l'ouïe, cet œuf sombre gravé de balafres géologique, un ocarina chinois. Le reste : fleuve d'or, ta chevelure. Un reflet cuivré embue ton épaule nue, la veilleuse. En torsions laocooniennes de nos corps, parmi le chiffonnage neigeux, nos saisons.

Tel : cet amour qui nous porte dans nos bras d'heure en heure. Enfants de nos journées, nos cœurs sont périlleux comme des colombes sur une arête de schiste.

Notre pied nu redoute, à chaque pas. Notre filet, le vertige. Tendu transparent entre nous, au lasso de son huit il nous attache, nous sépare, entretient notre éternité. Condamnés au bonheur jusqu'à ce que mort s'ensuive.





Publié dans poésie

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