5. Jours d'amour

Publié le par La Source

5.                          Jours d’amour

 

Tournoyants bras dans la fraîcheur, nous sommes les fous du printemps. Sous la brise, comme une raie mante souplement épouse le fond de la mer, l’ombre des nuages se limace au flanc des pentes.


Je t’aime, journée à la figure frémissante : narines au moindre effluve, pommettes hautes, lèvres d’argent au coeur des oliviers suivant inconsciemment le babil des loriots.

Prise nue, seins teintés des mirages du ciel, parmi la forte senteur de mai qui musque les herbages, empanachés de rouge. Ô fendue, d’un bouton d’églantier ornant tes orgies griffues !

Je t’aime, corps dont les fleurs sont caresses qui partout s’égaillent, ruent avec des façons de yearlings échappés. À l’angle du paradis, j’ouvre ta source douce. Ton regard verdit sous la mousse. Toutes les fontaines en toi crient aux oiseaux !

Couteau écarlate, j’entame ton argile. Sadique, j’y lâche un pollen de soleil. Son parfum de citrons nous emporte. Au détour du chemin, de passion revêtus et de tissus légers, nous nous parlons tout bas en plein visage.

Chaque arbre tend ses oreilles de feuilles et mine de rien s’approche pour nous écouter. Vert est le chemin des amants. Tranchante et froide leur ravine. Leurs bras encerclent l’infini.  

 

 

Publié dans poésie

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